Petit billet explicatif sur un actu déjà vieille de plusieurs jours sous forme de question - réponses ayant pour thème les cellules souches, donc.
- Alors, que c'est-il passé il y a peu ?
Le parlement français a voté une loi autorisant la recherche scientifique sur les cellules souches embryonnaires humaines.
- Ah, ce n'était pas autorisée ?
Et bien non, logiquement ai-je envie de dire. À la différence d'autres pays (le Royaume-Unis par exemple), celle-ci n'était pas en principe autorisée en France. Je dis en principe car il était possible d'obtenir des dérogations, sous réserve de prouver que la recherche proposée était d'une importance capitale (au hasard ayant un impact dans le domaine de la santé) et qu'aucune alternative n'était proposée.
En fait, on est passé d'un système "non sauf..." à un système "oui". Mais attention, et j'insiste là-dessus, l'utilisation des cellules souches et toujours bien réglementée ! Les recherches effectuées doivent toujours obéir aux règles évoquée ci-dessus (importance de la recherche et absence d'alternative).
- D'où proviennent ces cellules souches ? On va au supermarché pour se les procurer ?
Oulà, non (et heureusement) !
Ces cellules sont extraites d'embryons. Ces embryons proviennent de fécondations in vitro et dont on a plus besoin. Je m'explique.
Quand
on fait une fécondation in vitro, c'est un peu comme faire ses bagages
pour partir en vacances ou faire de la cuisine pour un dîner avec des
amis, il faut toujours prévoir plus. En effet le processus ne marche pas
à 100 % et c'est bien d'avoir des embryons si on doit recommencer.
Quand le processus réussit, les embryons qui restent sont voués à être
détruits. Et bien au lieu de ça, on les récupère pour les utiliser dans
la recherche.
- Donc, pas de clonage humain pour faire des embryons cobayes ?
Non, pas du tout !
La façon dont on récupère ces embryons est bien règlementée et ne va en rien changer au vu de la nouvelle loi.
- Mais au fait, c'est quoi une cellule souche ?
Ah, enfin !
Une cellule souche est une cellule qui n'est pas différentié (par exemple, un neurone ou un globule rouge sont des cellules différentiées) et qui a le potentiel de se différentier en plusieurs types cellulaires. Imaginez les éléments essentiels d'une voiture (roues, volant...) assemblés mais sans qu'il y ait de structure autour donnant à la voiture une forme et une fonction particulière : il y a tout ce qu'il faut pour fonctionner mais on peut encore choisir ce qu'on va en faire. Une Peugeot 205 va être comme une cellule différenciée, avec une forme et une fonction bien précise et qui ne peut pas revenir en arrière.
Il y a plusieurs types de cellules souches selon le degré d'avancement de la différentiation. En premier, il y a la cellule souche embryonnaire, directement issue de la cellule-œuf obtenue après fécondation de l'ovule par le spermatozoïde. On la dit totipotente (toti qui vient de tout et potente qui vient de pouvoir) car elle peut tout faire, à la fois tous les types de cellule d'un organisme et ce qui sert à le fabriquer durant la grossesse (le placenta par exemple). Le niveau après est la cellule pluripotente, qui peut fabriquer tous les types cellulaire d'un organisme, mais pas ce qui sert à le fabriquer.
- Qu'est-ce qui arrive à ces cellules souches ?
Soit elles s'auto-renouvellent et gardent leur potentiel de différentiation, soit elles se différencient en cellules "moins" souches ou en cellules complètement différenciées (comme les neurones ou les cellules de muscle vues plus haut). Ce qui change alors, c'est la façon dont elles fonctionnent, les gênes qu'elles expriment et à quel moment. Un truc sur la différentiation est qu'elle est irréversible, un peu comme une bille qui dévale une pente, elle ne peut qu'aller plus bas.
dimanche 28 juillet 2013
mardi 4 juin 2013
Le génome : le livre de recettes d'un organisme, 1ière partie: l'ADN
Ceci est le premier message d'une série sur l'ADN, le génome, tout ça... Le but du jeu est ici d'expliquer le plus simplement possible ce qu'est de l'ADN, un génome, de quoi parle-t-on quand on évoque toutes ces choses, etc... Si quelque chose n'est pas clair, mal expliqué, confus, n'hésitez surtout pas à me demander.
Donc l'ADN...
Prenez un organisme vivant (n'importe quel organisme vivant) :
une vache,
un chien,
un arbre,
une bactérie,
un humain (vous ou moi),
un point commun à toutes ces bestioles est que toute l'information nécessaire à fabriquer et maintenir en vie cette bestiole est contenue dans le génome. Le génome est le livre de recettes (le plan de fabrication) d'un organisme.
Ce qui nous intéresse aujourd'hui est comment toute cette information, toutes ces recettes sont stockées, quel est le support physique de tout ça. En gros, c'est quoi le papier et l'encre du livre de recette.
C'est une molécule qui tient ce rôle, molécule au doux nom d'Acide DésoxyriboNucléique (ADN pour faire simple). Ce nom n'est pas du tout un nom barbare mais désigne la composition de cette molécule, ses sous-parties. On va décomposer tout ça, vous allez voir, c'est super simple en fait.
Donc au départ il y a une chaine constituée de sucres, c'est à dire des molécules de sucres qui vont se suivre pour faire une grande chaine et liés par du phosphate. Chaine qui au final peut se représenter simplement comme suit :
De cette chaine vont dépasser à intervalles réguliers des bases ("bases azotées" en vrai, mais on dit juste "bases" pour faire simple) :
Il y a quatre différentes bases qui portent respectivement les noms de : Adénine, Thymine, Guanine et Cytosine, que l'on nomme généralement par leurs initiales (encore une fois, pourquoi se compliquer la vie) : A, T, G et C. La chaine plus les bases forment un brin d'ADN.
Ce brin a un sens (un peu comme droite gauche dans une ligne de texte du livre de cuisine). Ce sens est donné par l'orientation des molécules de la chaine de sucre. Pour faire simple, au lieu d'avoir gauche / droite, on a 5' (cinq prime) / 3' (trois prime).
L'ADN est une double-hélice. Concrètement, comment on arrive à ça à partir de notre brin ? Tout simplement en prenant deux et en les liant l'un contre l'autre. Pour ça, on va se servir des bases comme aimant pour lier les deux brins. On dit que deux bases vont s'apparier.
2 choses. D'abord l'ordre des deux chaines est très important : ils doivent être anti-parallèle. C'est à dire qu'en face du coté 5', il doit y avoir le coté 3', et lycée de Versailles.
Ensuite, les bases ne s'apparient pas du tout au p'tit bonheur la chance. Un A doit toujours être avec un T, et un G toujours avec un C (et quand je dit toujours, c'est toujours). Mais pourquoi donc, me direz-vous ? Et bien pour reprendre l'image des aimants indiquée plus haut, les bases A et T forment une catégorie d'aimants, et les bases G et C une autre, mais qui ne sont pas interchangeable. C'est une histoire d'arrangement de molécules, mais on peut représenter ça comme ci-dessous :
On voit bien sur cette image que seuls A et T peuvent aller ensemble et que seuls G et C peuvent aller ensemble (un peu comme un Roméo et sa Juliette, ou bien un Jack et sa Rose).
Donc, quand on va voir deux brins appariés, on va voir un truc comme ça :
Pour terminer et obtenir une belle double-hélice, ces deux brins se tordent sur eux-même :
En regardant le deuxième schéma ci-dessus, on peut voire que l'information contenue dans les deux brins est redondante : on peut aisément retrouver les bases d'un brin à partir de l'autre en se servant des appariements spécifiques (un A avec un T, un G avec un C). Donc, par économie, on ne va en représenter qu'un :
qui plus est, sans la chaine de sucres, qui ne contient aucune information. Ne restent que les bases, que l'on représente à l'aide de leurs initiales. Reste donc :
Un morceau d'ADN comme ci-dessus va être désigné sous le nom de séquence d'ADN. Elle peut être plus ou moins longue et contenir différents types d'information, mais ça, on en parlera une prochaine fois.
Un avantage certain à cela (et ça aussi, je vous en parlerai une prochaine fois), c'est qu'une séquence d'ADN peut être vue comme une suite de lettre, de A, T, G et C. Ceci permet d'analyser l'information contenue dans une séquence assez facilement.
Voilà, fin de cette toute première partie, en espérant que ça vous a plu.
À bientôt.
Donc l'ADN...
Prenez un organisme vivant (n'importe quel organisme vivant) :
une vache,
![]() |
une vache |
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un chien |
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un arbre |
un humain (vous ou moi),
un point commun à toutes ces bestioles est que toute l'information nécessaire à fabriquer et maintenir en vie cette bestiole est contenue dans le génome. Le génome est le livre de recettes (le plan de fabrication) d'un organisme.
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la Bible |
Ce qui nous intéresse aujourd'hui est comment toute cette information, toutes ces recettes sont stockées, quel est le support physique de tout ça. En gros, c'est quoi le papier et l'encre du livre de recette.
C'est une molécule qui tient ce rôle, molécule au doux nom d'Acide DésoxyriboNucléique (ADN pour faire simple). Ce nom n'est pas du tout un nom barbare mais désigne la composition de cette molécule, ses sous-parties. On va décomposer tout ça, vous allez voir, c'est super simple en fait.
Donc au départ il y a une chaine constituée de sucres, c'est à dire des molécules de sucres qui vont se suivre pour faire une grande chaine et liés par du phosphate. Chaine qui au final peut se représenter simplement comme suit :
De cette chaine vont dépasser à intervalles réguliers des bases ("bases azotées" en vrai, mais on dit juste "bases" pour faire simple) :
Il y a quatre différentes bases qui portent respectivement les noms de : Adénine, Thymine, Guanine et Cytosine, que l'on nomme généralement par leurs initiales (encore une fois, pourquoi se compliquer la vie) : A, T, G et C. La chaine plus les bases forment un brin d'ADN.
Ce brin a un sens (un peu comme droite gauche dans une ligne de texte du livre de cuisine). Ce sens est donné par l'orientation des molécules de la chaine de sucre. Pour faire simple, au lieu d'avoir gauche / droite, on a 5' (cinq prime) / 3' (trois prime).
L'ADN est une double-hélice. Concrètement, comment on arrive à ça à partir de notre brin ? Tout simplement en prenant deux et en les liant l'un contre l'autre. Pour ça, on va se servir des bases comme aimant pour lier les deux brins. On dit que deux bases vont s'apparier.
2 choses. D'abord l'ordre des deux chaines est très important : ils doivent être anti-parallèle. C'est à dire qu'en face du coté 5', il doit y avoir le coté 3', et lycée de Versailles.
Ensuite, les bases ne s'apparient pas du tout au p'tit bonheur la chance. Un A doit toujours être avec un T, et un G toujours avec un C (et quand je dit toujours, c'est toujours). Mais pourquoi donc, me direz-vous ? Et bien pour reprendre l'image des aimants indiquée plus haut, les bases A et T forment une catégorie d'aimants, et les bases G et C une autre, mais qui ne sont pas interchangeable. C'est une histoire d'arrangement de molécules, mais on peut représenter ça comme ci-dessous :
On voit bien sur cette image que seuls A et T peuvent aller ensemble et que seuls G et C peuvent aller ensemble (un peu comme un Roméo et sa Juliette, ou bien un Jack et sa Rose).
Donc, quand on va voir deux brins appariés, on va voir un truc comme ça :
Pour terminer et obtenir une belle double-hélice, ces deux brins se tordent sur eux-même :
En regardant le deuxième schéma ci-dessus, on peut voire que l'information contenue dans les deux brins est redondante : on peut aisément retrouver les bases d'un brin à partir de l'autre en se servant des appariements spécifiques (un A avec un T, un G avec un C). Donc, par économie, on ne va en représenter qu'un :
qui plus est, sans la chaine de sucres, qui ne contient aucune information. Ne restent que les bases, que l'on représente à l'aide de leurs initiales. Reste donc :
Un morceau d'ADN comme ci-dessus va être désigné sous le nom de séquence d'ADN. Elle peut être plus ou moins longue et contenir différents types d'information, mais ça, on en parlera une prochaine fois.
Un avantage certain à cela (et ça aussi, je vous en parlerai une prochaine fois), c'est qu'une séquence d'ADN peut être vue comme une suite de lettre, de A, T, G et C. Ceci permet d'analyser l'information contenue dans une séquence assez facilement.
Voilà, fin de cette toute première partie, en espérant que ça vous a plu.
À bientôt.
lundi 20 mai 2013
La recherche expliquée à ma mère
Rubrique où j'explique simplement des faits scientifiques, anciens ou nouveaux, le plus clairement possible. N'hésitez pas à commenter si quelque chose n'est pas clair !
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